Ce que je vais évoquer n’est pas un fait ou une pratique courante, car il y a encore trop peu de médias et journalistes qui ont assimilés que seul l’expertise d’une méta-information de qualité peut faire la différence sur le terrain du numérique.
Une métadonnée fournit une information complémentaire (visible ou non) à un document pour en faciliter la classification ou la recherche. Les métadonnées augmentent considérablement les chances qu’un document soit trouvé et consulté bien longtemps après sa publication. Bien que les systèmes des agences de presse sont riches en métadonnées, celles-ci disparaissent souvent lors de la publication sur internet par un média client de l’agence que ce soit par un bâtonnage automatisé ou par des journalistes SR qui se focalisent souvent uniquement sur la titraille.
Il semble que les médias d’information s’accrochent à la mentalité stratégique du XIXème siècle où seul l’acquisition d’abonnés comptait pour leur rentabilité. Hors à l’ère d’internet et d’une profusion d’informations, le lecteur sera le plus souvent occasionnel.
La stratégie du scoop est un – feu de paille –, il faut moins d’une heure pour que tous les grands médias (et même la PQR) se focalisent et communiquent sur un fait récent.
Hormis les abonnements, les seuls recettes possibles sont les publicités et les consultations payantes (article de fond ou archives des revues et journaux). Dans les deux cas on devine qu’il faudrait maximiser les chances de découverte à postériori, pourtant les moyens techniques déployés sont souvent décevant ; il y aurait beaucoup à dire sur les outils de recherche dans les archives mais leur inefficacité est à mon avis surtout le fait que les métadonnées sont pauvres voir même inexistantes.
J’ai jamais vu un site qui me proposait d’acheter un accès à tout un dossier contenant les articles récents, des versions numérisées de leurs anciens journaux ou revues sur le sujet, des liens vers des sites tiers vérifiés, et – rêvons un peu – livré sous une forme de timeline pouvant même inclure des livetweets de leurs journalistes. Et le « must » serait que des médias spécialisés dans l’écrit, la radio, photo, et TV s’associent pour composer des dossiers multimédia.
Dans la pratique, c’est au lecteur de faire cette énorme tâche de compilation, et il doit deviner lui même quel média évoque le mieux un sujet, voir même connaitre à l’avance les numéros de publication des revues numérisées.
Pourtant, ce genre de service serait facile à proposer si il y avait une stratégie de la méta-information dans les rédactions. Les journalistes SR, qui sont la dernière étape avant une publication, auraient la charge de réviser et compléter les métadonnées qui serviront à proposer des compilations aux lecteurs, et en cela maximiser leur attention, ce qui est un des leitmotiv de leur profession.
L’obstacle technique est dérisoire, mon système automatisé de classement par disciplines sportives de mon outil Flux Sports démontre(ra*) que peu de moyens matériels et humains (pour le développement) sont nécessaires. Il faut seulement que le système n’utilise pas une gestion figée et limitée des métadonnées.
(*) malgré les apparences volontairement simplifiées, mon framework peut gérer des types de publications très différentes, aux origines indépendantes, et acceptant des formes variées de métadonnées.
L’usage du système devra aller plus loin que la simple démarche actuelle de rappeler les mots-clés importants cités dans le document ; au contraire, la méta-information c’est qu’il faut que les métadonnées apportent une information sémantique ou numérique qui n’est pas citée dans le document ; décomposition d’une abréviation, noms de lieux, personnes ou organismes, coordonnées en latitude-longitude, dates d’événements, hashtags utilisés sur Twitter, etc. Enfin, je ne saurais que trop conseiller la mise en œuvre du concept des machine-tags qui permettent une exploitation à posteriori plus fine des métadonnées.